Toute l'humanité 
            est marquée depuis son existence par la souffrance et la mort. 
            Beaucoup aujourd'hui se révoltent devant la souffrance. Ils 
            ont raison. La souffrance n'est jamais l'uvre de Dieu. Le Christ 
            Jésus ne l'a pas supprimée mais Lui, Dieu fait homme, 
            IL a voulu passer par la souffrance et la mort. 
            
             
          
          Il faut cependant que les chrétiens 
            sortent d'une spiritualité " doloriste " où 
            certains exaltent la souffrance. Ecoutons ce qu'enseignait Pie XII 
            sur les problèmes de la psychopharmacologie, le 9 septembre 
            1958, sur l'usage des médicaments psychotropes et la doctrine 
            chrétienne de la souffrance : 
            "Dans notre allocution 
            du 24-2-1957 à la société italienne d'anesthésiologie, 
            nous avons écarté déjà une objection que 
            l'on pourrait avancer en se basant sur la doctrine catholique de la 
            souffrance. D'aucuns invoquent en effet l'exemple du Christ refusant 
            le vin mêlé de myrrhe qu'on lui offrit, pour prétendre 
            que l'usage de narcotiques ou de calmants n'est point conforme à 
            l'idéal de la perfection de l'héroïsme chrétien. 
            Nous avons répondu qu'en principe rien ne s'opposait à 
            l'emploi de remèdes destinés à calmer ou à 
            supprimer la douleur mais que renoncer à leur usage pouvait 
            être et était fréquemment un signe d'héroïsme 
            chrétien. Nous ajoutions cependant qu'il serait erroné 
            de prétendre que la douleur est une condition indispensable 
            de cet héroïsme. En ce qui concerne les narcotiques, on 
            peut appliquer les mêmes principes à leur action sédative 
            de la douleur ; quant à l'effet de suppression de la conscience, 
            il faut en examiner les motifs et les conséquences intentionnelles 
            ou non. Si aucune obligation religieuse ou morale ne s'y oppose et 
            s'il existe de sérieuses raisons pour les utiliser on peut 
            même les donner aux mourants, s'ils y consentent. L'euthanasie, 
            c'est-à--dire la volonté de provoquer la mort est évidemment 
            condamnée par la morale. Mais si le mourant y consent, il est 
            permis d'utiliser avec modération des narcotiques qui adouciront 
            ses souffrances mais aussi entraîneront une mort plus rapide 
            ; dans ce cas, en effet, la mort n'est pas voulue directement, mais 
            elle est inévitable et des motifs proportionnés autorisent 
            des mesures qui hâteront sa venue". 
            N'oublions pas que nous 
            ne sommes pas faits pour la mort mais que nous sommes en marche vers 
            la Résurrection, vers la plénitude de la Vie : voir 
            Dieu dans sa gloire.
            P Jarry, prêtre.